« Do what you love everyday » : Aurélie l’a choisi !

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Chaque semaine, nous partageons avec vous l’expérience de quelqu’un qui a souhaité se reconvertir. Cette semaine, Aurélie Tenenbaum Yiflach nous parle avec passion de son aventure entrepreneuriale, puisqu’elle est fondatrice du cabinet Serenitys Patrimoine. Au programme : des conseils bienveillants pour ceux qui souhaitent se reconvertir, mais aussi des infos précises sur le métier de conseiller en organisation patrimoniale. 

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Tout au long de votre vie, combien de métiers avez-vous exercé ?  

Depuis l’âge de 14 ans, je fais des petits boulots. J’ai donné beaucoup de cours, fait des babysittings, j’ai même promené des chiens ! J’ai toujours voulu être indépendante. Je n’ai jamais rêvé d’un métier en particulier, mais j’avais envie de devenir une « working girl ». Je ne savais pas exactement ce que cela voulait dire mais je m’imaginais en tailleur à intéragir avec des personnes, et avoir des responsabilités.

Dès que j’ai été diplômée, j’ai été embauchée par une grande banque américaine pour travailler en salle de marchés où j’ai exercé le métier de « sales » sur le marché des devises pendant 14 ans.

Quel est votre métier aujourd’hui ?

Je suis fondatrice de mon cabinet de conseil en organisation patrimoniale.

Après avoir quitté mon poste de sales, et après avoir accouché de mon 3ème enfant, j’ai suivi une formation de gestion de patrimoine. J’ai ensuite créé  mon cabinet de conseil : je souhaitais apporter aux particuliers et aux chefs d’entreprise mon expertise et mes conseils pour gérer au mieux, construire puis préparer la transmission de leur patrimoine.

Je les aide à placer leur épargne, à réduire leurs impôts, à préparer leur retraite, à se construire un patrimoine immobilier ou à protéger leur famille. C’est extrêmement varié et très intéressant.

Qu’est-ce qui pousse à se reconvertir ?

J’avais l’impression de ne pas développer assez de relations humaines et de ne pas me sentir utile. Aujourd’hui j’ai un réel sentiment d’être utile à mes clients, de leur apporter une valeur ajoutée, je leur permets de gagner ou d’économiser de l’argent dont ils se servent pour réaliser leurs projets. Mais j’ai aussi parfois le sentiment de servir aussi de psy ou de coach financier et patrimonial.  Ce sentiment de reconnaissance m’apporte une immense satisfaction et un réel plaisir dans mon travail et, plus largement, dans ma vie.

Qu’aimez-vous le plus dans votre travail actuel – en trois mots ?

Apprendre, échanger, être libre.

Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le conseil en gestion de patrimoine est un métier qui évolue chaque jour, les lois et les produits changent. Il oblige aussi à avoir une approche complètement transversale de la situation des clients : je suis donc constamment en relation avec des experts comptables, des notaires, des avocats et des professionnels de la finance. Chaque jour est donc une occasion pour moi d’apprendre, et c’est passionnant. Mon métier exige de se former une quarantaine d’heures par an.

Qu’est-ce que ça fait d’être auto-entrepreneure après avoir été salariée ?

J’ai toujours été salariée et je ne pensais pas avoir l’âme d’une entrepreneure, j’étais plutôt « bon petit soldat ». Pourtant, alors que j’ai toujours adoré travailler, j’étais extrêmement frustrée de devoir être au bureau tous les jours à des heures fixes et surtout de devoir rester au bureau à certains moment où il n’y avait pas forcément d’activité. J’étais aussi frustrée par toute la politique qui règne dans les grandes entreprises et avoir l’impression de devoir «  cocher des cases » alors que je n’en voyais pas vraiment toujours l’utilité.

Et par rapport à votre vie de famille ?

Je commençais tôt le matin et n’avais jamais le temps de prendre le petit-déjeuner avec mes enfants. Aujourd’hui quel bonheur de n’avoir personne à qui rendre des comptes et de travailler au rythme qui me plait. Je pars un peu plus tard au travail et je vais chercher mes enfants à l’école une fois dans la semaine. Cela ne signifie aucunement travailler moins, mais travailler mieux !

Et qu’aimez-vous le moins dans votre métier actuel ?

Euh…?

J’aurais pu dire que l’esprit d’équipe me manque car je travaille seule pour le moment. Mais j’ai la chance de partager mes bureaux, et dans un esprit très agréable. Et puis j’ai tous les jours énormément d’interactions avec mes différents partenaires, donc je dirai plus que je travaille « pour moi » mais que je ne suis pas seule.

Je dirai aussi que lorsque l’on est entrepreneur et chef d’entreprise on ne retrouve pas la sécurité que peut apporter un CDI, mais qui dit sécurité peut parfois rimer avec morosité…

Être chef d’entreprise oblige à se challenger chaque jour et l’on apprécie encore plus l’argent que l’on gagne – davantage que le salaire qui tombe de manière récurrente.

Comment avez-vous compris qu’il était temps pour vous de changer de voie (déclic soudain, prise de conscience progressive…) ?

Je ne supportais plus les valeurs qui existaient au sein de la salle de marché dans laquelle je travaillais. Je me sentais chaque jour de moins en moins à ma place.

Cela faisait plusieurs années que je sentais que je voulais changer, mais j’avais peur de quitter la sécurité d’un « bon poste », avec un très bon salaire et surtout je n’avais aucune idée de ce que je ferai ensuite. Plus les années passaient, plus j’avais peur de partir. Mais je sentais bien que si socialement et pécuniairement, ce métier semblait idéal, au fond de moi je me mentais et je rêvais d’autre chose.

A l’époque, j’avais commencé la méditation depuis quelques temps, et l’une des méditations guidées que je faisais régulièrement répétait « je fais des choix courageux, j’affronte ma peur et je fais confiance à la vie ».

« Je fais des choix courageux », je pense que ça a été ça le déclic. Il était temps de se reconvertir.

Quels ont été vos premiers pas pour entamer votre reconversion ?

Je pensais rester au moins un an à pouponner mais mon envie de retravailler a été plus forte. J’ai repassé des entretiens pour faire le même métier dans d’autres banques. Mon profil et mon expérience intéressaient beaucoup, mais je sentais que j’allais repartir pour une nouvelle expérience avec le même désintérêt pour ce travail. Je changeais la forme mais pas le fond.

Parallèlement, j’ai été contactée par une compagnie d’assurance qui m’a présenté le métier d’agent d’assurance et le conseil en gestion de patrimoine. On me proposait de me former et d’acheter un portefeuille existant.

Le métier de « conseil en gestion de patrimoine » m’a tout de suite intéressé, il me permettait d’associer un sujet intellectuellement stimulant à mes qualités commerciales (je suis une grande bavarde et j’adore échanger avec les gens). Il me permettrait aussi de gagner ma vie (certainement pas  les premières années, mais j’allais pouvoir me construire un portefeuille et les perspectives de rémunérations étaient bonnes).

Finalement, j’ai décidé de ne pas travailler pour cette compagnie d’assurance mais de monter mon propre cabinet, car je n’envisageais pas de pouvoir donner un conseil impartial à mes clients sans être capitalistiquement indépendante.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant ce parcours ? Et quels ont été vos appuis/soutiens ?

La plus grande difficulté à affronter est la peur. La peur du changement, la peur de ne pas y arriver et d’être seule.

Je me dirigeais vers un tout nouveau métier et je ne savais pas vraiment par où commencer.

J’ai été au culot taper à plusieurs portes de cabinet de gestion de patrimoine, je leur ai expliqué ma situation et que j’avais besoin de leurs conseils . J’ai trouvé énormément de soutiens, et quasi tous m’ont donné des conseils et m’ont encouragé à m’installer. L’un d’eux m’a même accueilli dans ses bureaux pour quelques mois et m’a présenté beaucoup de ses contacts pour m’aider à démarrer avant que je me lance de mes propres ailes. Mon mari m’a aussi soutenu tout au long de mon projet que ce soit en contribuant plus aux charges du foyer qu’en s’occupant des enfants quand j’étais en formation ou que je développais mon activité.

Avez-vous été sur le terrain pour expérimenter le métier ? Si non, auriez-vous aimé le faire ?

J’ai fait quelques RV clients avec d’autres conseillers en gestion de patrimoine mais oui j’aurais adoré pouvoir passer plus de temps à expérimenter le métier.

Heureusement je fais partie d’une chambre, la CNCGP, qui organise beaucoup de rencontres entre jeunes installés et également des rencontres avec des professionnels expérimentés qui nous aident et répondent à nos questions quand on souhaite se reconvertir. Cela est très appréciable.

Comment votre entourage a réagi à cette prise de décision ?

Mon mari m’a toujours soutenue, ainsi que ma sœur et mes amis. Mes parents n’ont d’abord pas trop compris mon choix. J’avais ce qu’on appelle « une belle situation » et la sécurité de l’emploi, un « bon métier », mes congés payés, mon ancienneté, etc… Puis, avec le temps, ils ont compris. Ils avaient confiance en moi et en mes capacités à me renouveler. Mais surtout en me voyant m’épanouir, plus personne n’a remis en question mon choix.

Combien de temps cela vous a pris de changer de voie ? 

Presque 2 ans entre la première fois où l’on m’a présenté ce métier et le moment où j’ai monté mon cabinet. Il a fallu du temps pour comprendre le métier, dans sa pratique et dans sa réglementation (c’est une profession très réglementée). C’était aussi le temps nécessaire pour me construire mon nouveau réseau professionnel.

Avez-vous des conseils pour ceux qui ont envie de se reconvertir ?

Pour ceux qui ne sont pas heureux dans leur métier actuel, le premier conseil est d’avoir le courage de quitter sa zone de confort et d’affronter sa peur. C’est le premier conseil que je pourrais donner.

Ensuite, il faut, selon moi, se préparer un business plan viable et pas trop ambitieux, pour réussir à s’y tenir.. Comprendre qu’il va falloir un certain temps avant de pouvoir vivre de son nouveau métier. Il faut être pragmatique et se fixer des objectifs réalisables. Tout le monde n’aura pas forcément cette chance, mais je pense qu’il est difficile de réussir sa reconversion si on a une trop grosse pression financière. Il faut avoir plusieurs mois, idéalement un an devant soi pour mettre en place toutes les bases qui permettent de débuter sereinement. C’est quasiment impossible pour n’importe quel entrepreneur de commencer à se payer dès la première année.

LIRE AUSSI : Ne vous lancez pas sans business plan !

Et avez-vous des conseils pour ceux qui aimeraient exercer votre métier ?

C’est un métier passionnant si l’on aime les chiffres, l’économie, la fiscalité, la finance, et que l’on veut se sentir utile aux autres.

Il exige à la fois de fortes qualités techniques mais aussi commerciales, car il faut savoir trouver des clients avant que le bouche à oreille fonctionne.

Enfin, Il faut aimer les relations humaines, car on s’apparente souvent à un coach financier et patrimonial.

Un dernier mot ?

2 citations de Nelson Mandela qui m’accompagnent au quotidien :

« J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre. » et  « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. »

Ah ! Et j’oubliais une dernière qui est d’ailleurs inscrite sur le mur de mon bureau « Do what you love everyday ». C’est enfin ce que je fais et qu’est-ce que ça fait du bien !

Merci beaucoup Aurélie, nous vous souhaitons encore beaucoup de plaisir ! 🙂

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